dimanche 25 février 2018

Communiqué Numéro 3 : "La France expulse vers la mort"


Le 22 février 2018, l'Observatoire du Droit à la Santé des Étrangers (O.D.S.E.) qui regroupe de nombreuses associations de solidarité avec les migrants, de défense des droits humains ou de lutte contre le sida, a publié un communiqué quasiment passé inaperçu...
Les faits sont suffisamment graves pour que le Comité Génération.s Un Toit pour Tous s'associe à la démarche de ces associations en publiant son propre communiqué. 

Voici l'introduction de la situation dénoncée par l'O.D.S.E. : 

"Pour la première fois depuis des années, l’administration française a pris la décision d’expulser une personne malade porteuse du VIH vers un pays où elle ne pourra pas être soignée. Cette expulsion vers la mort a été décidée contre l’avis officiel que le médecin de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) avait pourtant adressé au préfet compétent. Interpellés par des associations et des citoyen.nes, les ministères de l’Intérieur et de la Santé n’ont pas empêché cette expulsion".

Retrouvez ici l'intégralité du texte : 


Cette affaire révèle une attitude irresponsable de la part des autorités concernées et son issue a une nouvelle fois condamné la France à s'éloigner du respect des droits de l'Homme dont elle fut si longtemps la patrie. 

En effet, un séjour en détention n'a pas permis à la personne expulsée de faire les démarches nécessaires pour renouveler son titre de séjour pour soins. Et contre l'avis du corps médical, le préfet lui a tout de même notifié une Obligation de Quitter le Territoire Français. 

Les nombreuses associations membres de l'O.D.S.E. dénoncent une « atteinte gravissime au droit à la vie ». 

Nous considérons également que ce droit à la vie a été tout simplement bafoué par ce nouveau paradigme qui administre le pays depuis l'entrée en piste de ce président et de ses ministres. 

Aujourd'hui en France, alors que le contexte général d'une politique migratoire de plus en plus répressive attise les tensions et fait descendre les citoyens dans la rue, cette décision est un signal fort quant à l'orientation générale voulue par Monsieur COLLOMB. 


Le comité Génération.s Un Toit Pour Tous, au nom de ses valeurs de solidarité et d'humanisme, dénonce vivement cette expulsion incompréhensible et s'associe à la demande des associations signataires d'une "garantie qu’une protection absolue soit accordée aux personnes gravement malades ne pouvant se soigner dans leur pays d’origine, et qu’il soit mis fin à toute mesure d’expulsion contre l’avis des autorités médicales françaises".


Une attention particulière et un traitement adapté compte tenu de la situation relevaient du bon sens et un simple report de la décision aurait permis le renouvellement du titre de séjour pour soins. 

Cette personne méritait un toit, un accompagnement et un suivi médical, elle résidait depuis dix années en France et avait donc construit un réseau social, amical. Expulsée manu-militari dans son pays d'origine où elle ne pourra pas se faire soigner, les perspectives d'avenir et de vie pour cette victime d'un système de plus en plus rigide se sont raccourcies à la fin du mois de janvier.

L'Asssociation G.I.S.T.I. (Groupe d'Information et de Soutien des Immigrés) et La Ligue des Droits de l'Homme ont également relayé la publication de l'Observatoire sur leur site mais l'affaire ne fait pas de bruit.

Politis est le rare si ce n'est le seul média à avoir également communiqué sur cette dramatique expulsion.


La France, régulièrement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, ne s'illustre pas dans le bon sens par cette décision. Bien au contraire, elle se défigure un peu plus sous l'impulsion d'un gouvernement qui a définitivement retiré de son vocabulaire les mots bienveillance, solidarité et humanité.



#Soyonsdignes

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